L'Homme rare

Le spectacle

Pièce joyeuse et musclée, en forme de manifeste, L’Homme rare tord le cou aux clichés et assignations de genre et autres diktats imposant une beauté standardisée. Pour mieux mettre à nu nos regards formatés, Nadia Beugré déshabille littéralement cinq hommes et les fait danser quasiment toujours de dos sur des rythmes urbains, son champ de prédilection. 
Se jouant de la figure du déhanchement souvent attribuée aux femmes, les cinq danseurs mixent des techniques mobilisant bassin, reins et fesses comme le funk carioca brésilien ou bien encore le passinho – danse issue des favelas qui mêle free-step, hip-hop et influences traditionnelles. Si L’Homme rare déconstruit  les poncifs liés au corps masculin, la pièce pointe et dénonce aussi la marchandisation des corps à l’ère du colonialisme, la dictature des apparences, son règne et nos regards voyeurs et coupables. Ce sont toutes les attitudes de domination que la chorégraphe franco-ivoirienne vient défier avec force et pertinence dans cette pièce intense et sensuelle.