Le spectacle
Une île gouvernée par les femmes où les hommes seraient coquets et dociles, voire craintifs ? C’est le propos audacieux de L’Uomo Femina, opéra italien écrit au XVIIIe siècle. La Princesse Cretidea règne sans partage sur cette île, dirigeant les armées tout en collectionnant les amants. Lorsque deux naufragés échouent sur ses rivages, elle s’éprend pourtant de celui qui refuse de se soumettre à ces règles…
Résolument moderne, L’Uomo Femina bouscule les codes et interroge avant l’heure le patriarcat et les rôles que la société attribue à l’un et l’autre genre. Qui doit se soumettre ? Qui doit gouverner ? Lequel est le sexe faible s’il en faut un ? Un débat avant-gardiste porté par la flamboyante musique de Baldassare Galuppi, compositeur vénitien prolixe, complice inspiré de Goldoni et qui, dit-on, était, au faîte de sa gloire, plus célèbre que Vivaldi. Fin connaisseur du répertoire méditerranéen de musique ancienne, Vincent Dumestre redonne tout son panache à cette partition injustement méconnue, qu'il a lui-même dénichée à Lisbonne. À la tête de son Poème Harmonique, cet amoureux du renouveau baroque saura redonner toutes ses couleurs à cette musique enlevée et raffinée. Elle-même chanteuse lyrique, l’actrice et cinéaste Agnès Jaoui s’empare joyeusement de ce bijou de drôlerie en transposant l’intrigue dans un décor orientalisant.
Distribution
Le Poème Harmonique orchestre
Vincent Dumestre direction musicale
Agnès Jaoui mise en scène
Alban Ho Van création décors
Dominique Bruguière création lumières
Pierre-Jean Larroque création costumes
Ateliers de l’Opéra de Dijon décors et costumes
Eva Zaïcik Cretidea
Lucile Richardot Ramira
Victoire Bunel Cassandra
Victor Sicard Roberto
François Rougier Giannino
Anas Séguin Gelsomino
Programme
opéra de Baldassare Galuppi (1706-1785) sur un livret de Pietro Chiari (1712-1785), créé en 1762 au Teatro San Moisé de Venise
La presse en parle
« Sur le plateau, l’excellence est au rendez-vous. Entière et bravache, la Ramira anguleuse de Lucile Richardot fait montre d’une projection puissante à la masculinité de circonstance. À ses côtés, la Cas‐ sandra de Victoire Bunel, dont la joliesse vocale se meut dans le registre de la fragilité et de tendresse. Mais c’est la Cretidea d’Eva Zaïcik qui capte toute l’attention. Graves profonds et impérieux, ligne de chant rayonnante et sensibilité à fleur de peau, la reine s’impose avec une autorité naturelle et un engagement scénique sans concession. » Marie-Aude Roux pour Le Monde – 12 novembre 2024
« Agnès Jaoui n’a pas hésité une seconde lorsque Vincent Dumestre, le chef du Poème harmonique, ensemble baroque normand, lui a proposé de mettre en scène L’Uomo Femina (L’homme femme). [...] Pour sa deuxième expérience opératique après une version de Tosca pour Opéra en plein air, Agnès Jaoui n’est pas tombée dans l’écueil de la caricature version Cage aux folles, donnant corps à des hommes évoluant dans un délicat décor oriental, soucieux de leur coiffure et de leur maquillage… mais aussi de leur place de favori. » Nathalie Lecornu-Baert pour Ouest-France – 12 novembre 2024
« Cette première production scénique mondiale rend pleinement grâce au génie de Galuppi, qui transparaît tout au long de l'opéra. Sa partition (qui n'a été retrouvée qu'en 2006) abonde en pages remarquables. Soulignons d'abord l'abondance, la qualité et la diversité des ensembles, en particulier l'impressionnant finale de l'Acte I, vaste sextuor où tous les personnages sont animés d'affects contradictoires. [...] L'orchestre est le protagoniste-clef de cette résurrection ! Formé de quatorze cordes aussi soyeuses qu'incisives, à la justesse exemplaire, deux hautboïstes-flûtistes et deux cornistes, un claveciniste aux réalisations inventives (Benoit Hartoin) et deux excellents théorbistes, Le Poème Harmonique sonne avec largesse et précision. » Denis Morrier pour Diapason – 11 novembre 2024
« Un opera buffa vénitien de Baldassare Galuppi pas revu depuis trois siècles, une réflexion sur les stéréotypes de genre bien dans l’air du temps, une séduisante affiche vocale, un des plus beaux ensembles baroques français dans la fosse, et la très mélomane Agnès Jaoui à l’œuvre. » Sophie Bourdais pour Télérama – 8 novembre 2024
« Huit spectacles à réserver de toute urgence en novembre. Que voir au théâtre ce mois-ci ? Le Point vous recommande huit pièces pour tous les goûts et tous les âges "dont L'Uomo Femina". Suivez le guide. C'est Agnès Jaoui, dont on sait l'amour du chant, qui met en scène cette fable jubilatoire. La cinéaste, qui prépare un Don Giovanni pour le Capitole de Toulouse la saison prochaine, est dans son élément avec cet opéra-bouffe qui donne autant à penser qu'à rire. » Baudouin Eschapasse pour Le Point – 3 novembre 2024
« Agnès Jaoui cite, de son côté, des références complémentaires : L’Île des esclaves de Marivaux, ou encore le peuple mythique des Amazones. "Après Tosca, dans le cadre d’Opéra en Plein Air, en 2019, ce sera ma première mise en scène lyrique dans un lieu fermé. [...] Avec L’Uomo Femina, poursuit Agnès Jaoui, nous sommes dans l’inconnu ; tout est à inventer, il s’agit quasiment d’une création, et je la veux joyeuse et drôle. " [...] "Galuppi quitte les codes de l’opera seria, et notamment le da capo, reprend Vincent Dumestre, au profit d’un ouvrage vif, tonique, fait d’un fondu enchaîné constant, où les airs sont courts : l’une des cavatines ne dure que vingt-quatre secondes ! » Christian Wasselin pour Opéra magazine – novembre 2024
« L'Uomo femina de Galuppi revoit le jour pour la première fois depuis 1762 et plonge les relations humaines dans le vertige. » Classica – novembre 2024
« Vincent Dumestre et une distribution pour qui le baroque n'a pas de secrets (Eva Zaïcik, Lucile Richardot, Victoire Bunel...) s'emparent de cette fable sur les rôles genrés créée à Venise en 1762, dont Agnès Jaoui s'emploiera sans nul doute à souligner les résonances contemporaines. » Diapason – novembre 2024
« Les spectacles de la rentrée à réserver. [...] L’Uomo femina : un rapport baroque à l’autorité et aux genres. » Le Monde – 14 septembre 2024
« Dix productions d’opéras à ne manquer pour rien au monde en 2024-25 »
Aux côtés des opéras de Milan, Vienne ou encore Turin, le théâtre de Caen programme une des « dix productions d'opéras à ne pas manquer pour rien au monde en 2024-25. [...] Une rare occasion d’entendre un opéra du compositeur Baldassare Galuppi, dont la statue trône fièrement sur l’île de Burano. Il y est question de genre, de travestissement et de domination féminine, tout un programme. Dans cette production mise en scène par Agnès Jaoui et dirigée par Vincent Dumestre, on retrouve une belle distribution tricolore : Eva Zaïcik, Lucile Richardot, Victoire Bunel, Anas Seguin. » Forum Opéra – 2 septembre 2024
« Opéra : vingt spectacles à réserver en 2024-2025 dans toute la France » Télérama – 6 septembre 2024
Retrouvez dans cette sélection deux opéras à l'affiche de notre saison 24/25 :
- L’Uomo femina de Baldassare Galuppi
- Cendrillon (La Cenerentola) de Gioacchino Rossini
Représentations accessibles avec le pass Culture.
Production déléguée : Opéra de Dijon.
Coproduction : Le Poème Harmonique, Opéra Royal / Château de Versailles spectacles, théâtre de Caen. Avec le soutien de Madame Aline Foriel-Destezet.