Dans un village frappé par une épidémie, un enfant dont la mère est malade part chercher des médicaments avec un groupe d’adultes. Mais à mi-parcours, épuisé, il n’a plus la force d’avancer. Une ancestrale coutume veut alors que l'on abandonne le malade dans la montagne. Celui qui dit oui se plie à cette loi et consent à sa propre mort. Et dire non ? Désobéir pour que d’autres possibles adviennent ?
S’inspirant d’un conte japonais du XVe siècle, Bertolt Brecht examine l'alternative en un même opéra didactique et explore une thématique qui lui est chère : faut-il se sacrifier pour le bien commun ou remettre en question l’ordre établi ? Si, à sa composition en Allemagne (1930), l'œuvre revêt une résonance particulière devant l’essor du parti nazi, l'acuité du propos ne se borne pas à cette période et peut convenir en toutes circonstances. Faut-il accepter le monde tel qu'il est ou bien s’appliquer à le changer ?
De son côté, Kurt Weill n'aura le temps de mettre en musique que le premier récit : Celui qui dit oui, avant de fuir l'Allemagne nazie.
Près d’un siècle plus tard, grâce à une commande l’Orchestre Régional de Normandie, Martin Matalon compose la musique du second récit : Celui qui dit non. En écho à ce double récit, deux partitions, deux époques se font face démontrant toute la vitalité et la modernité du genre lyrique, propre à questionner le monde pour les plus jeunes générations. Le théâtre de Caen a confié la mise en scène de cette nouvelle production au binôme Delphine Lanza/Dorian Rossel, plusieurs fois invité au théâtre lors des saisons précédentes.
Distribution
La Maîtrise de Caen Orchestre Régional de Normandie Olivier Opdebeeck direction musicale Delphine Lanza, Dorian Rossel mise en scène Julien Brun scénographie, lumières
avec La Maîtrise de Caen solistes et chœur Mathilde Ortscheidt la mère Arnaud Richard l'instituteur
Programme
Der Jasager (Celui qui dit oui) opéra pour les écoles de Kurt Weill (1900-1950) Der Neinsager (Celui qui dit non) Création – Commande de l'Orchestre Régional de Normandie à Martin Matalon (1958) Bertolt Brecht (1898-1956) livret
La presse en parle
« Défi musical relevé. Le parler-chanter des deux partitions est un défi relevé par les jeunes interprètes. La mezzo Mathilde Ortscheidt (la mère) et le baryton, Arnaud Richard, originaire de Trévières, qui incarne l’instituteur, contribuent à cette réussite par un soutien discret. » Article de Xavier Alexandre pour Liberté/Le Bonhomme Libre - 11 mai 2023
« L’œuvre révèle ainsi le pouvoir de la musique permettant de construire un nouveau récit avec le même décor allant de la simplicité à la complexité. Une diversité musicale que la distribution réussit à surmonter avec aisance, où chacun trouve sa place. » Article de Véronique Boudier pour Ôlyrix.com - mercredi 10 mai 2023
« Le théâtre de Caen participe au weekend Tous à l’Opéra, avec notamment une nouvelle production de Celui qui dit oui – Celui qui dit non de Bertolt Brecht et Kurt Weil. Une œuvre portée et interprétée par La Maîtrise de Caen. » Chronique de Sofia Anastasio dans la matinale de France Musique vendredi 5 mai 2023
En savoir plus
C’est sur notre plateau, alors Théâtre-Maison de la culture de Caen, que Celui qui dit oui ‒ Celui qui dit non a été créé en 1967. La mise en scène de Pierre Barrat avait alors remporté un vif succès critique !
