« Le Malade imaginaire » ou le Silence de Molière

Le spectacle

Ce Malade imaginaire que l’on croit si bien connaître dévoile ses secrets sous la relecture aiguisée d’Arthur Nauzyciel. Entremêlant le récit de l’historien Giovanni Macchia aux répliques de la pièce, sa mise en scène éclaire d’une lueur intime la dernière et célèbre comédie de l’auteur. Dans Le Silence de Molière paru en 1975, Giovanni Macchia présente le fruit de ses recherches sous la forme d’une interview donnant la parole à l’unique fille de Molière, Esprit-Madeleine, qui refusera le patronyme paternel et la notoriété familiale et tournera le dos au monde du théâtre. Molière – qui écrivit le rôle de Louison pour elle – mourra sur scène lors de la quatrième représentation. Vingt-cinq ans après sa création, Arthur Nauzyciel reprend sa propre mise en scène. Héritages et projections se croisent : lui qui jouait Diafoirus fils à l’époque reprend le rôle de Diafoirus père, que son père, décédé depuis, tenait en 1999. De jeunes interprètes issus de l’école du Théâtre National de Bretagne, dirigé par Arthur Nauzyciel, complètent le casting et prennent la relève. Dans ce vertigineux jeu d’échos et de superpositions, le spectacle se fait alors confession et consolation, héritage et transmission. Réel et fiction s’entrecroisent. Vie et mort aussi. Le passé nourrit et éclaire le présent. Face aux secrets les plus sombres, aux colères et aux morts, c’est le théâtre qui est médecin ici.