Le spectacle
Comment la folie d’un seul homme peut-elle conduire aux plus grandes hécatombes ? Quid des innocents sacrifiés sur l'autel de ces tyrans assoiffés de conquête et de pouvoir ? Trois cents ans après sa création, l'opéra de Marc-Antoine Charpentier garde intacte sa propension à dénoncer les horreurs de la guerre.
Dépassant l’intrigue initiale – l’amitié entre David et Jonathas mise à mal par une guerre fratricide, David devant combattre Saül, le père de Jonathas – Jean Bellorini interroge le pouvoir en s’attardant sur la figure du Roi Saül dévasté par la mort de son fils, accablé par ses propres actes meurtriers. Sur scène, il convie en un cortège hétéroclite et bigarré les humbles décimés par la guerre. L'écho des conflits religieux, politiques et ethniques qui embrasent le monde encore aujourd'hui s'impose à nous.
Avec la complicité de l’écrivain Wilfried N’Sondé, Jean Bellorini renoue avec le caractère atypique et hybride de l’œuvre, où opéra et théâtre s'entretissent. Sébastien Daucé, quant à lui, retrouve son compositeur fétiche, Marc-Antoine Charpentier dont il sait magnifier toute la puissance expressive. Convaincu par la modernité du répertoire baroque, le trio met en lumière toute l’intensité émotionnelle de l’œuvre.
Distribution
Correspondances orchestre et chœur
Sébastien Daucé direction musicale
Jean Bellorini mise en scène, scénographie et création lumières
Wilfried N’Sondé livret théâtral
Véronique Chazal scénographie
Fanny Brouste création costumes
Cécile Kretschmar création maquillages
Léo Rossi création son et vidéo
Olivier Allemagne assistanat création lumières
Ateliers du TNP Villeurbanne construction des décors
Ateliers de l’Opéra National de Lorraine fabrication des costumes
avec
Petr Nekoranec David
Gwendoline Blondeel Jonathas
Jean-Christophe Lanièce Saül
Lucile Richardot La Pythonisse
Étienne Bazola Joabel
Alex Rosen Achis, l’Ombre de Samuel
Hélène Patarot comédienne
Programme
Marc-Antoine Charpentier (1643-1704)
tragédie biblique en cinq actes avec prologue
sur un livret du Père François de Paule Bretonneau (1660-1741)
créée au théâtre du collège Louis-le-Grand, le 28 février 1688
La presse en parle
« David et Jonathas » par Sébastien Daucé et Jean Bellorini (journal-laterrasse.fr) - 24 septembre 2023
En savoir plus
- À sa création en 1688, David et Jonathas naît de la commande d'un établissement scolaire, le collège Louis-le-Grand alors dirigé par les Jésuites. L'œuvre participe pleinement de l'éducation des jeunes gens qui y sont scolarisés : apprentissage du latin, de la morale religieuse, de la déclamation, de la musique et du mouvement. L’opéra y est un outil pédagogique à part entière !
- Dans l’œuvre initiale, la musique de Charpentier alterne avec les actes de la tragédie latine Saül. La musique et le chant insistent sur l'intériorité des personnages tandis que les faits et la narration relèvent de la pièce. Mais depuis, cette dernière a disparu. Désireux de faire vivre le répertoire baroque tout en lui donnant un nouveau souffle, le théâtre de Caen a invité Jean Bellorini à s’emparer de ces espaces laissés manquants. Une grande première par rapport aux versions scéniques de ces dernières années qui permet à l’œuvre de retrouver son caractère hybride initial et de mieux éclairer le propos politique recherché par les Jésuites de l'établissement Louis-le-Grand alors : une réflexion sur la folie de la guerre et les dérives du pouvoir.
- Signant également scénographie et lumières, Jean Bellorini s’est notamment inspiré pour le décor des processions bariolées de l’artiste visuel britannique Hew Locke et des images de l’armée de soldats en terre cuite enfouis de Xi’An en Chine.
- David et Jonathas est la première incursion à l’opéra de l’écrivain Wilfried N’Sondé. Remarqué dès la parution de son premier roman, Le Cœur des enfants léopards en 2007, Prix des Cinq Continents de la francophonie et Prix Senghor de la création littéraire, il poursuit depuis une œuvre littéraire explorant les motifs de l’exil et de l’altérité et marquée par la musicalité de la langue.
- Directeur du TNP de Villeurbanne, Jean Bellorini retrouve ici ses matériaux de prédilection, la musique et le théâtre. Il a régulièrement présenté ses créations au théâtre de Caen : Rodelinda de Haendel pour l’opéra et Un instant d’après Marcel Proust, La Bonne-Âme du Sé-Tchouan d'après Bertolt Brecht, Karamazov d’après Dostoïevski, Le Jeu des Ombres sur un texte de Valère Novarina, pour le théâtre.
- En résidence au théâtre de Caen avec son ensemble Correspondances, Sébastien Daucé aime à confronter le répertoire baroque au regard des metteurs en scène d’aujourd’hui, explorant ainsi la diversité des formes lyriques et ses métissages avec le théâtre ou la musique de ballet. Le Ballet royal de la nuit mis en scène par Francesca Lattuada est encore dans toutes les mémoires. Ou encore : Songs avec Samuel Achache, Cupid and Death avec Jos Houben et Emily Wilson.
- Cette production s’inscrit dans une démarche éco-responsable : des matériaux et textiles bio-sourcés, recyclés et recyclables ont été utilisés pour la fabrication des décors et des costumes.
- Après sa création, cette nouvelle production du théâtre de Caen partira en tournée à l'Opéra national de Lorraine, au Théâtre des Champs-Élysées et aux Théâtres de la Ville de Luxembourg. Soit une tournée de neuf dates.
Production : théâtre de Caen. Coproduction principale : Ensemble Correspondances. Coproduction : Les Théâtres de la Ville de Luxembourg ; Opéra National de Lorraine ; Théâtre des Champs-Élysées ; Opéra de Lille ; Théâtre National Populaire de Villeurbanne. Réalisé avec le soutien de l’ADEME